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L'erythropoïétine dans le dopage sanguin sportif
10 avril 2009

I) Introduction eeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee

I) Introduction

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  • Définition du dopage 

La première définition légale du dopage en France date du 1er Juin 1965. 

En effet, cette loi considère comme dopé : "Quiconque aura en vue ou au cours d'une compétition sportive, utilisé sciemment l'une des substances déterminées par le règlement d'administration publique, qui sont destinées à accroître artificiellement et passagèrement ses possibilités physiques et sont susceptibles de nuire à sa santé".

Cette définition renvoie à une liste de substances très détaillée.

La loi du 28 juin 1989 propose une nouvelle définition du dopage : "Il est interdit à toute personne d'utiliser, au cours des compétitions et manifestations sportives organisées ou agréées par des fédérations sportives ou en vue d'y participer, les substances et les procédés qui, de nature à modifier artificiellement les capacités ou à masquer l'emploi de substances ou de procédés ayant cette propriété, sont déterminés par arrêté conjoint des ministres chargés des sports et de la santé".

La loi du 23 mars 1999 donne la définition suivante : "Le dopage est défini par la loi comme l’utilisation de substances ou de procédés de nature à modifier artificiellement les capacités d’un sportif. Font également partie du dopage les utilisations de produits ou de procédés destinés à masquer l’emploi de produits dopants. La liste des procédés et des substances dopantes mise à jour chaque année fait l’objet d’un arrêté conjoint des ministres chargés des sports et de la santé". 

Nous venons de voir que la question du dopage concerne avant tout le milieu sportif.

Mais on aurait tort de penser que le dopage ne concerne que les athlètes de haut niveau.

En effet dans la vie de tous les jours, on peut rencontrer des « situations de dopage ».

Par exemple, la consommation de stimulants comme le café, le thé, (la feuille de coca), pourrait être considérée comme une pratique dopante en raison de l’effet sur l’éveil de ces substances et donc sur l'amélioration des capacités physiques. 

Il en va de même pour la prise de vitamines, d’aliments spécialisés riches en protéines, des boissons énergétiques, qui ont un effet direct sur la performance.

Et si l’on pousse le raisonnement plus loin, le simple entraînement sportif pourrait bien être reconsidéré : c’est un artifice visant à l’amélioration des performances du sportif.

Les instances sportives, et plus tard les législateurs, ont donc dû établir des listes de produits et de techniques médicales interdites. D'une manière générale, on peut distinguer plusieurs facteurs qui contribuent à classer une substance ou technique comme dopante.

La première notion est la notion de « triche ». Le sportif dopé utilise des méthodes auxquelles d'autres n'ont pas accès ; le résultat de la compétition est donc faussé, ce qui va à l'encontre de l'image courante du sport, une compétition à armes égales où « le meilleur gagne » ;

La seconde notion concerne l’intégrité physique. Le sportif dopé utilise des produits dangereux, souvent classés comme stupéfiants. Il s'agit alors de protéger le sportif, qui bien souvent est prêt à prendre des risques inconsidérés, ou qui est peut être mal informé sur les dangers auxquels il s’expose. Car les produits dopants ont souvent un effet dégénérescent sur les organes. Par exemple le cœur, qui, comme il doit travailler plus vite se fatigue plus vite et « vieillit plus vite ».

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  • Historique du dopage

Le dopage est une pratique très ancienne. Le premier cas moderne avéré remonte à 1865 et concerne des nageurs à Amsterdam.

À la même époque, le vin Mariani était conseillé aux sportifs. Il était « aromatisé » avec des feuilles de coca.

Le premier décès dû au dopage est survenu en 1896.Il s’agit de la mort du Gallois Arthur Linton quinze jours après sa participation à la course Bordeaux - Paris. La thèse officielle évoqua une fièvre typhoïde. Il semble, en fait, que le coureur ait été victime d'un mélange à base de morphine qui lui aurait été administré par son soigneur. 

On considère que le dopage s'est professionnalisé et généralisé dans certains sports à la fin des année 1950 et au début des années 1960 avec l'arrivée des sympathicomimétiques, de produits à activité hormonale comme l'hormone de croissance ou les corticoïdes.

Sur l'épreuve d'athlétisme du 100 mètres, dans les années 1960, les performances connaissent un essor fulgurant avant de se stabiliser dans les années 70-80. Mais les performances redécollent à partir des années 1980, soit au moment où l'érythropoïétine (EPO) et de nouvelles hormones, anabolisants et produits masquant indétectables sont mis sur le marché.

Suite au décès de Knud Enemark Jensen aux JO de Rome de 1960, la fédération internationale de cyclisme effectua des contrôles officieux sur les cyclistes sélectionnés aux Jeux de Tokyo en 1964. Ces résultats ne furent jamais divulgués mais, à Mexico, lors des Jeux Olympiques d'été de 1968, le CIO officialise les contrôles anti-dopage et oblige les femmes à se soumettre à des tests de féminité. Pour éviter les contrôles positifs aux JO de Montréal, les Soviétiques installent sur le Saint-Laurent, un bateau laboratoire, dont l'objectif est de vérifier les échantillons d'urine des sportifs soviétiques avant de les engager dans les compétitions.

Il faudra attendre 1989, pour que le CIO mette en place les contrôles inopinés. Le faible pourcentage de sportifs contrôlés positifs montre les limites des contrôles et la d'utiliser des produits masquant eu égard à leur performances.

Il faut savoir que les hormones de croissance ne sont toujours pas détectées dans les tests de contrôle anti-dopage actuels (2007).

En 1998, un scandale (affaire Festina) éclabousse le Tour de France. Le soigneur de l'équipe cycliste Festina, Willy Voet, à laquelle appartient Richard Virenque est interpellé à la frontière en possession de 500 doses de produits dopants et stupéfiants dont 235 ampoules d'EPO. Bruno Roussel, directeur sportif de l'équipe, avoue l'existence d'une « gestion concertée de l'approvisionnement des coureurs en produits dopants ». Le grand public découvre alors l'étendue de ces pratiques dopantes.

Dans la publication des recherches (2000) menées sur les échantillons d'urine congelés des coureurs du Tour de France 1998, le laboratoire national de dépistage du dopage estime que « il est hautement vraisemblable que nous pourrions retrouver les traces d'une prise d'EPO sur un nombre élevé des 102 échantillons, peut-être même sur tous ». Suite à cette affaire, les contrôles sont renforcés et la France se dote d'une loi anti-dopage plus contraignante.

Plusieurs affaires de dopage suivront notamment en Italie avec le Blitz du Giro 2001, le procès de la Juventus, le procès du docteur Michele Ferrari (conseiller médical et ami de Lance Armstrong) ou l'affaire des veuves du Calcio et aux États-Unis avec l'affaire Balco.

Il est maintenant quasiment prouvé (2005) que Lance Armstrong était sous EPO en 1999 (étude rétrospective d'urines).

Aujourd'hui, associé aux contrôles inopinés, le suivi longitudinal des sportifs semble être l'arme la plus efficace pour lutter contre le dopage et ses pratiques masquantes, puisqu'il permet non plus de détecter les produits dopants, mais une modification anormale de la physiologie du sportif.

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  • Les différentes techniques de dopage sanguin

Le dopage sanguin sportif a pour but principal d’améliorer l’oxygénation des tissus et donc d’accroître ou de favoriser le nombre et l’afflux des globules rouges dans les différents organes.

Une première technique consiste à effectuer un stage en altitude. Celui-ci permet d'accroître le nombre de globules rouges dans le sang et, par conséquent, assure une meilleure oxygénation. Toutefois, cet effet bénéfique est perdu rapidement au retour à une altitude normale.

Il est possible de prélever du sang au cours du séjour en altitude ou d'une cure d'EPO. Le sang est stocké jusqu'au déroulement des épreuves sportives. À ce moment là, il est transfusé au sportif pour qu'il bénéficie à nouveau de l'avantage d'un plus grand nombre de globules rouges dans le sang.

Une autre technique consiste à placer le sportif dans un caisson hypobare pour recréer artificiellement les conditions d'altitude et stimuler ainsi la production de globules rouges.

On considéra comme deuxième technique les méthodes de dopage par transfusion sanguine.

La transfusion homologue consiste à transfuser le sang d'un donneur de groupe sanguin et rhésus compatibles. Mais cette méthode est facilement détectable.

La transfusion autologue est basée sur le même principe que la transfusion homologue (même groupe, même rhésus), mais utilise le sang de la personne dopée qui a été préalablement prélevé et placé dans de bonnes conditions de conservation (entre +4°C et +8°C) en vue de son stockage.

Il n'existe en 2007 pas de test permettant de déceler cette technique de dopage.

Néanmoins on sait que le sang stocké nécessite un appareillage très spécialisé permettant la centrifugation du sang prélevé pour ne garder que les globules rouges.

Une troisième technique de dopage sanguin pourrait être l’injection d’EPO.

L'érythropoïétine (EPO) est une hormone naturelle stimulant la production de globules rouges dans la moelle osseuse. L'augmentation du nombre d'hématies se mesure par une élévation du taux d'hémoglobine (protéine portée par les globules rouges dont la principale fonction est le transport du dioxygène dans l'organisme) et de l'hématocrite (quantité de cellules dans la sang) dans le sang. Une quantité élevée de transporteurs d'oxygène permet d'augmenter l'apport de ce gaz aux tissus. L'inconvénient réside dans l'augmentation outrancière de l'hématocrite, pouvant provoquer des complications cardiovasculaires.

Il a été prouvé que l’EPO a été intensivement utilisée dans le cyclisme – et probablement l'ensemble des sports d'endurance – dans les années 90.

Enfin la dernière technique connue par les instances officielles est l’utilisation du perfluorocarbone.

Le perfluorocarbone (PFC) est un transporteur d'oxygène qui n'augmente pas l'hématocrite. Il est très dangereux et a été utilisé par l'Équipe Festina.

Dans la suite de ce dossier nous allons nous intéresser plus particulièrement à l’érythropoïétine (EPO). Nous étudierons le rôle de cette hormone dans la synthèse des globules rouges et dans un deuxième temps nous nous pencherons sur son utilisation à des fins dopantes.

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